HELTER SKELTER

« Prenez un château, oui, un de ces châteaux-forts qu'on ne voyait qu'au Moyen-Age, ou dans les contes de fées pour gamines. Bien. Dans ce château, il y a un énorme dragon, qui fait office de gardien, éventuellement des enfers, car ce dragon fait également office de bourreau des habitants (ou prisonnier plutôt) du château. C'est un bourreau, un tyran qui fait tout pour empêcher les habitants de s'échapper. Mais, étrangement, ces habitants (disons que ce sont trois princesses en détresse, ouais, un truc dans le genre) aiment le dragon, et ne lui en veulent pas (ou pas trop).
Bien, le dragon, c'est ma mère ! Ne vous méprenez pas, je l'aime très fort, de tout mon cœur, bla bla bla, mais elle n'est vraiment pas facile à vivre et, si vous la rencontriez, vous vous rangeriez probablement immédiatement de mon côté, et de celui de mon père. Mon père n'est pas soumis, il prend juste la vie à la légère et se laisse entrainer par la tempête qu'est ma mère. Mon père, ma sœur et moi, nous sommes (ou, pour mon cas, étions) les prisonniers de ma mère, cette despote. Il n'y a qu'à voir ; les deux ou trois fois ou mon père s'est vu recevoir une proposition de mutation se sont soldées par un refus catégorique de ma mère. Oui, quand il mourra, on pourra voir l'âme de mon père monter droit au ciel ; il a sa place au paradis. Je ne dis pas que ma mère est un monstre sanguinaire qui n'existe que pour nous fermer tout horizon, mais moi, j'ai bien failli devenir un Tanguy si je n'avais pas eu cette année de césure il y a deux ans. Ah la maison était un champ de bataille ou ma mère s'affrontait contre... Elle-même, parce que je n'avais certainement pas l'intention de discuter ; je partais, de toute façon, elle pouvait cadenasser ma chambre autant qu'elle le voulait, je fuyais le foyer familial avec le sourire aux lèvres ! Je la comprends mieux maintenant ; ça n'a pas dû être facile de lisser partir son fils parfait et adoré mais elle a tout de même ma sœur qui, j'en suis persuadé, se débrouille très bien !
Mon père, lui, s'en fichait comme d'une guigne. En fait, il était ravi que je décide de me rendre à Calstery ; il y a avait passé de nombreuses années dans sa jeunesse. J'ai bien évidemment évité de mentionner ma destination devant ma mère ; elle ne serait plus en vie aujourd'hui si je l'avais fait. Une chose que je ne comprendrais jamais c'est ; comment et pourquoi mon école de commerce a-t-elle accepté que je fasse mon année de césure dans un « coin pareil » ? M'enfin je suis là aujourd'hui, et c'est tout ce qui compte !»

En attendant, les parents d'Ilias, avec qui ce dernier a coupé tout contact, essaient tant bien que mal d’apaiser la situation avec l'école de commerce. La mère d'Ilias menace de déposer un avis de recherche si elle ne découvre pas où son fils a disparu et quand est-ce-qu'il compte revenir. Mais ça, Ilias l'ignore totalement et, à vrai dire, il ne s'en inquiète absolument pas !

Breeze: C'est une des principales raisons pour lesquelles Ilias n'a pas l'intention de quitter Calstery. Que dire ? Elle l'inspire, l’apaise, elle est douce, pure et tout à la fois si forte. Jamais il ne se sent aussi calme et bien qu'en sa présence. Et, même si leur relation, qui sort de l'ordinaire, est assez libre, il ne peut s’empêcher parfois de dévoiler un instinct protecteur envers la jeune femme. Elle est sa plus grande source de bonheur.