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Venez nous rejoindre sur la CB ! Expiration. [Fauve&Jim] 211048329

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 Expiration. [Fauve&Jim]

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Jim

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MessageSujet: Expiration. [Fauve&Jim]   Expiration. [Fauve&Jim] EmptySam 17 Jan - 0:22

Une semaine que Jim est arrivée à Calstery et elle ne sait toujours pas ce qu'elle cherche. Elle pousse la porte d'un bar, comme ça au hasard. Elle sait très bien qu'elle doit avancer. Essayer au moins. De renaitre à Calstery. C'est Manu qui lui a dit que le meilleur endroit du monde pour oublier, se défoncer et se reconstruire c'était ici. Pour l'instant elle n'a trouvé que le deuxième. Et Manu n'avait pas menti, la drogue coule à flots ici. Mais elle a entendue Calstery battre. Comme un coeur qui court au sprint. Alors elle reste Jim. Ici ou ailleurs c'est pareil. Il manque lui. Il manque le rythme qui fait battre son coeur. Il manque le souffle qui lui donne les mots. Il lui manque.

Jim s'asseoit au bar, loin des fenêtres. Elle commande. N'importe quoi, dit-elle. Le serveur comprends. Elle avale cul-sec. Savoure la brûlure dans sa gorge. Et puis il y a ce tintement qui pointe dans son oreille. Elle tourne la tête. Observe avec intérêt le jeune artiste qui chante tout seul avec sa guitare sur la scène. Jim observe les gens autour. Ils ont l'air de lui trouver du talent. Le tintement devient grésillement. Hurlement. Les mots accrochent. Saignent. Jim pose ses mains sur ses oreilles. Ne pas écouter. C'est laid. Ce n'est pas ça. Non. Le garçon chante encore et encore. Il hurle dans la tête de Jim. Sa guitare tire des sons faux. Etrangement disgracieux. Elle regarde encore autour d'elle, constate le plaisir des autres. Les mots du garçon l'écorchent. Ils sont vides. Rien de plus triste que des mots vides. "NON!". Le cri lui échappe tandis que ses poings s'écrasent sur la table. C'est insupportable, pitié qu'il se taise. Ses tympans brûlent. Chaque mot laisse son cerveau lacéré. Mais le garçon s'arrête de chanter, surpris. Jim sent les regards sur elle. Le détail de ces yeux. Elle s'en fout. Au moins il l'a fermé. Elle soupire. Et puis il recommence.

Le corps tatoué est secoué de tremblements. Ses jambes la pressent vers les toilettes. Elle s'effondre contre le mur carrelé. Froid. Savoure le son du Silence. L'un des seuls qu'elle aime encore. Avec celui de sa guitare. Pas la sienne à elle, la sienne à lui. La guitare peinte, aux allures de tableau. La seule musique qui ne sonne pas faux. C'est dans ta tête Jim, putain c'est dans ta tête. Elle se relève, son poing s'écrase dans le miroir. Son reflet se décompose, tombe en morceaux dans le lavabo. Sa main saigne un peu. Rien de grave. Il le fallait. C'était une expiration. Elle retenait son souffle depuis une semaine qu'elle était à Calstery déjà. Aucune colère, aucune haine. Juste une léthargie pathétique qui lui donnait des airs de zombie errant depuis sept jours. L'expiration a été brutale, c'est sa main qui a pris.

Les mots se bousculent. Il y a ce marqueur qui traine dans la poche avant de son étui à guitare. Et les mots s'alignent sur les carreaux, et les mots se suivent. Riches. Et douloureux. Ta gueule Morrison. Il est encore là derrière elle. Il lui reste ses mots à lui, aux Doors. Sans son.

Before I sink
Into the big sleep
I want to hear,
I want to hear
The scream of the butterfly

Come back, baby
Back into my arm.


Le marqueur tombe quand elle sursaute au bruit d'une porte. Peu importe après tout. Elle s'en fiche Jim. De tout. D'eux dans le bar. De ce putain de miroir. C'était comme un élan après la douleur. Donner, vite donner les mots. Offrir à l'endroit l'instant.
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MessageSujet: Re: Expiration. [Fauve&Jim]   Expiration. [Fauve&Jim] EmptySam 17 Jan - 16:39

Expiration
jim ∞ fauve
Errer, errer encore et encore. Comme si le temps était en suspend, comme si tout était en noir et blanc. Sans saveur, sans couleur, sans odeur. Tout est insipide, sans valeur. Pourtant, ça ne manque pas, parce ce qu’on ne peut pas manquer de ce qu’on ne connaît pas. Non, ça ne manque pas, parce que ça n’a pas eu le temps de faire sa place, de se graver, de s’incruster dans l’âme. A la rigueur on peut l’envier, ou on peut en rêver. On peut essayer de savoir ce que ça ferait, on peut essayer de l’imaginer, de l’envisager… Et toi dans tout ça ? Toi, t’as décidé de laisser tout ça derrière. T’as décidé de repeindre ce monde gris, d’épicer ta vie. T’as décidé de partir pour le nouveau monde, l’eldorado où rien est immonde. Là où il y a encore de l’espoir, là où rien est noir, pas même la nuit. Ce monde qui porte le nom de Calstery. Un monde plein de promesses et de sagesse. Parce que oui, t’as décidé remettre le temps en marche au lieu de le laisser mourir. Pour ça faudrait encore que t’arrive à renoncer à tes vices. Ouais, faudrait que t’arrête l’autodestruction et l’autodérision. Tu devrais peut-être commencer par aimer qui tu es, ce que tu fais, que t’apprennes aussi à te respecter. Pourtant tu ne peux pas. T’as toujours considéré que ton âme s’était retrouvée coincée dans cette enveloppe charnelle qui n’est pas toi et qui s’obstine à vouloir te détruire. Comme une boîte pleine de pièges, des pièges que t’as toujours pas réussis à déjouer. Des pièges qui te forcent à te laisser aller, à succomber. Alors toi aussi tu t’acharne à le détruire, dans une lutte acharnée, armée de drogue pour empoisonner tes veines, d’alcool pour saccager ton âme, de lames pour terrasser ton corps. Une lute acharnée pour voir le quel de nous deux renoncera le premier...  

Aujourd’hui, il a le contrôle depuis que tu as ouvert les yeux. Aujourd’hui, il a décidé que tu serais assez fragile pour craquer. Aujourd’hui, il entreprit de te laisser lâchement te noyer. Pour une fois depuis que tu es ici tu capitule. Tu retrouve ta mauvaise mine et tes idées obscures. Tu retrouve cette adrénaline malsaine qui serait capable de t’envoyer au bout du monde sur un coup de tête. C’est comme ça que t’as poussé la porte de ce pub discret pour aller te tapir dans l’ombre et sombrer dans le fond d’un verre en te laissant porter par l’obscurité de ta tête. T’as fais abstraction de tout ce qu’il pouvait y avoir autour de toi, des gens, de la musique. Tu te laisse seulement flotter, comme si tu pouvais quitter ton corps et oublier tout ce les maux qui l’assaillent. Mais t’es pas seule, t’es pas seule dans l’ombre. Une voix vient te troubler et te ramener à la réalité. Un cris plein de douleur vient arracher cet instant. Machinalement t’essaye de trouver d’où ça peut bien provenir, sans vraiment comprendre ce qui a pu pousser l’auteur à se laisser aller comme ça. Le temps s’est encore arrêté. Le musicien à renoncer le temps d’un instant à continuer sa poésie maladroite, tous les regards se pointent sur une personne en particulier et tu comprends. Une fille qui devient une ombre quand elle se précipite dans l’arrière du bar pour aller se terrer dans les toilettes miteuses. Tu n’as pas tout saisis, tu ne sais pas ce qui a pu la pousser à réagir comme ça, mais au fond de toi tu rage lorsque tout le monde retourne à ses occupations comme si de rien n’était. Son cris était trop assailli de douleur, de peine et de rage pour ne pas s’en soucier… Toi t’aurais aimé qu’on te tende une main toutes les fois où tu as crié pour te faire entendre. Toutes les fois où tes cris se sont écrasés contre les murs. Toutes les fois où tes cris se sont envolés dans la nuit. Alors sans réfléchir plus longtemps tu prends le même chemin qu’elle, poussé par une curiosité débordante et une envie d’aider assassine. Au moment d’arriver à la porte tu hésites un instant, tu devrais pas. Non, tu devrais pas t’en occuper, tu devrais seulement retourner sagement à ta place et la laisser. Pourtant t’as déjà ouvert la porte, comme si de rien n’était, comme si tu savais pas qu’elle était là. Tu découvres tout de suite du verre brisé, brisé à son image, brisé à l’instar de ses mots, à l’instar de son être. « Tu devrais pas rester seule dans cet état… » Ta voix vient troubler le silence pesant, toi-même ça te dérange, mais tu t’y risque.Tu te tournes vers le lavabo, pour te laver les mains, comme pour te laver l’âme. Désireuse de ne pas montrer à quel point elle peut te toucher. Non, tu préfère jouer l’indifférence, même si ça te creuse. « Je tiens à saluer ta protestation de tout à l’heure, tu l’as cloué le bobo qui se la joue sur scène » Tu t’essaye à un petit rire, histoire de dédramatiser tout ça, t’appliquant toujours autant à laver tes mains. C’est plus une façon de te concentrer sur quelque chose de concret, pour pouvoir rester sérieuse et ne pas passer pour une conne. Tu mériterais qu’elle te dise de la fermer et qu’elle te foute dehors, pourtant tu reste sans gêne.
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MessageSujet: Re: Expiration. [Fauve&Jim]   Expiration. [Fauve&Jim] EmptyDim 18 Jan - 0:48

Les mots se bousculent dans sa tête. Comme la foule dans l'arène. Elle voudrait hurler. Elle se rends bien compte Jim. Qu'il y a quelque chose qui cloche. Que ça ne tourne pas rond. Qu'elle est déglinguée, tordue. Elle se rends bien compte que ce mec chantait pas si mal. Que c'est juste elle qui pète un câble. Elle n'a pas pu s'en empêcher. ça sonnait faux dans sa tête. La note peut être juste, il chantait vide. Il y avait une note, il n'y avait pas de son. Elle ne le supporte pas. C'est con hein? C'est flippant surtout. Pour elle encore plus.
Depuis ce jour là elle n'a plus jamais entendu pareil. Elle entends les battements maintenant. Obsédants. Elle entends le son, le vrai son. Celui qui pleure ou qui rit derrière les escadrons de notes qui pleuvent des bouches. Elle comprends les mots, les vrais. Ceux qui ont plusieurs sens. Qui vivent, qui racontent. Elle ne supporte plus les mots chantés qui ne ressemblent a rien. La mode est à l'interprétation. Vivre les chansons, tout ça. C'est pas ça pour elle depuis ce jour là. On ne vit pas les chansons on vit les mots. On prête juste un peu de nous au son pour qu'il offre. Et puis maintenant... maintenant elle n'arrive plus à l'entendre le Son. Ce ne sont que des pâles copies, des acteurs à texte, des vendeurs de vibrato. Il n'y a rien là dedans. Le Son est mort avec lui n'est-ce pas? Jim n'a jamais compris qu'un seul son au fond. Le seul qui comptait. Un seul qui lui permettait d'entendre tous les autres. Maintenant elle est comme une gamine qui se réveille dans le noir, qui ne sait plus où elle est, qui elle est.

Et puis une voix qui vient troubler le Silence. C'est comme un boulet qui s'écrase. Qui vient à nouveau lui troubler le seul Son pur qui demeure, Silence. Un joli boulet tout de même. Un boulet blond, avec des mots qui parlent. Qui sont. Elle entends ses battements effrénés, qui luttent, de la fille. Détaille l'intruse quand elle se lave les mains au milieu des débris du miroir. Les mots qui suivent sont étonnants. Ils devraient être vides, plats, sans âmes. Sans aucun intérêts. Des mots ridicules. Ces mots là sont étonnement riches. Riches de rien, de maladresse. Riches d'une simplicité mensongère, ridicule. Jim se met à rire. Elle rit souvent. Tout le temps. pas de ces rires joyeux, entrainants qu'on voit partout ici. Rires solitaires, secs, amoureux. Il riait tout le temps lui. Quand il l'engueulait il riait. Quand elle pleurait il riait. Il riait sans arrêt, de ce même rire si particulier qu'elle a adopté. Pas un rire de joie. Il riait pour tout. A cause de la fumette surement. Jim trouve le rire de circonstance. Elle essuie la trace mouillée qui a perlée contre son gré sur sa joue. Pose sa tête contre le mur, fixe la fille. "Le but n'était pas de le faire taire, mais je reconnais que je préférais la sourdine". L'instant est étrange. Cette fille ne devrait pas être là. Ni dire ces mots creux inutiles. Sauf qu'elle est là. Et que les mots ne sont étrangement pas si vides."Un élan altruiste, une curiosité insatisfaite, un simple appel du destin ou une irrésistible envie de te laver les mains, dis moi?" Jim lance cela avec un air moqueur, naturellement. Intéressée, désintéressée. C'est dur. De jouer la normalité quand la normale à quittée votre vie. Quand l'évidence s'est effacée. Jim n'est pas douée pour cacher ce qu'elle est. Ce qu'elle ressent, ce qu'elle pense. Elle aimerait. Quand on est cassé, on préfèrerait avoir encore l'air d'être nous. Jim on la repère direct. Comme celle qui ne tourne pas rond. Pas comme une faible non. Juste une défaite de la vie. Un espèce de génie qui a perdu son âme. Qui refuse d'entendre sans ses oreilles à lui. Qui refuse de voir sans ses yeux. Qui refuse tout. C'est dans ta tête Jim, c'est dans ta tête. Elle se maudit d'être elle. Elle sourit. T'es pitoyable Jim. Elle s'accroche à des conneries. Pourtant elle sait qu'elle n'invente rien. Que sans lui le monde est silence. C'est sa quête éternelle maintenant. Quête pour retrouver le Son, pour retrouver quelqu'un qui saura la faire battre, entendre encore. Eternelle parce que c'est impossible. Parce qu'elle avait déjà trouvé. Et qu'elle a perdu trop tôt. C'est ça la vie de la pseudo-réincarnation de Morrison par un père dérangé? C'est ça le génie, l'amoureuse, la libre, la sauvage qui grattait sa guitare comme on baise l'Amour? C'est ça la poète, la tombe des mots, la bouche qui les aime, qui les chantait comme on fait d'une prière? Elle est plus rien maintenant.

La fille est toujours là. Avec son lavabo, et ses mots hésitants qui ne savent pas très bien pourquoi ils sont de sortie. Avec ses cheveux blonds, son physique de lumière. Avec ce ton sombre, avec ce noir dans ses yeux, dans sa tête. Jim sait. S'il y a une chose qu'elle n'a pas oublié, qu'elle n'a pas perdue, c'est écouter le rythme. Et celui de cette fille lui ressemble. Un peu détraqué quoi. Irrégulier, c'est ça. Irrégulier.
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