T'es salit par ces poudres, que t'as trop effleurées,
Salit, par ces corps, que t'as toi-même souillés,
Salit, par ces putains qui grouillent,
Salit, par l'air froid de la rue qui t'habite,
Salit, par les marques sur tes os démunis,
Salit, par ces mensonges, ces silences assourdissants,
Salit, de cette réalité qui t’écœure à en crever.
Et t'as même été salit, par la seule que t'as aimé.

◭

"Ils sont partis. Et sans prévenir, ils ont tous suivit.
Rongés par la solitude. Endoloris par les souvenirs. Ce sont des lâches.
Des putains de connards de lâches.
Et le pire, c'est que ce ne sont pas les seuls. "

J'cours, à en perdre haleine. Dans mes poches, quelques paquets, quelques bières. Derrière moi, ils me suivent, mais même les chiens m'rattrapent plus. Depuis le temps, ils devraient savoir que j'suis pas si con. J'monte les marches, quatre à quatre, puis je ferme la porte. Une fumée recouvre la pièce. Ils sont allongés, touchant les corps nus de chacun. Elle vient vers moi, m'embrasse, puis s'abaisse au niveau de ma ceinture. Je pousse sa tête et me met à rire. Je sors les bières de mon t-shirt, en regardant Tom. Il m'accompagne, dans mon rire et j'balance la dope.

Ce n'est que l'extase qui te tire de ses bras pervers. Elle t'attire vers elle, t'arrache, t'aspire, t'épuise, te vide. Et tu souris. Le sang qui coule dans tes veines n'est que venin. Il en faut peu, pour toi, pour que t'existes même pas. Alors on te perd, on t'abandonne et tu te laisse caresser, par ces mains meurtrières. T'as pas peur de l'enfer toi, tu l'as déjà vécu et le pire c'est qu'tu t'es même pas avoué vaincu. T'es qu'un camé de merde et tu trouveras jamais mieux, que la contemplation du monde, en étant furieux. Ton rire résonneras bien vite dans tête, comme une musique funeste. T'es a un pas du gouffre, un pas de lâcher prise, sur ce monde que tu comprends pas, sur ce monde en crise.

◭